Stadification

En plus du type de cancer du poumon et de son emplacement, le stade d’un cancer du poumon permet également de guider les décisions en matière de traitement et de pronostic. Le stade indique la grosseur de la tumeur, son emplacement dans le poumon, si elle a envahi des tissus à l’extérieur du poumon, et si elle s’est propagée à d’autres endroits du corps.
Chaque année, la Société canadienne du cancer (SCC) publie de nouvelles statistiques sur le fardeau de la maladie pour tous les types de cancer. Cette année, la SCC a rédigé un rapport spécial sur l’incidence du cancer selon le stade, qui répond au besoin de la communauté du cancer de dresser une carte plus détaillée du cancer dans l’ensemble du pays, tout en exposant les différents fardeaux de la maladie à chaque stade de son évolution. La recherche reflète plus de vingt-cinq ans de travail et de collaboration entre les registres provinciaux et territoriaux du cancer, Statistique Canada et leurs partenaires.
Le rapport de la SCC souligne les faibles taux de survie des patients atteints d’un cancer du poumon, en grande partie en raison d’un diagnostic tardif. Par exemple, les estimations des taux de survie relative à cinq ans pour le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) aux États-Unis varient de 1 à 10 % à l’échelle des sous-stades du stade IV et de 68 à 92 % à l’échelle des sous-stades du stade I2 . Les estimations des taux de survie relative à cinq ans sont plus faibles en ce qui concerne le cancer du poumon à petites cellules (CPPC) : 2 % au stade IV et 31 % au stade I¹.

Pourquoi le stade du cancer du poumon est-il important? 
 Connaître le stade de la maladie aide les équipes médicales à évaluer le pronostic, les plans de traitement et la probabilité d’efficacité. Lorsqu’elles sont évaluées sur le plan statistique, ces informations peuvent mettre en évidence des tendances et des différences régionales. Pour le cancer du poumon, ces informations importantes ont été recueillies dans toutes les provinces, sauf au Québec, depuis 2010. La stadification systématique du cancer est catégorisée comme suit :  

Stades du cancer du poumon 

Les stades du cancer du poumon « non à petites cellules » sont numérotés de 0 (zéro) à IV (quatre), du moins avancé au plus avancé. Le stade est déterminé avec des coefficients TNM.

• T (Tumor) : indique la taille de la tumeur.
• N (Nodes) : indique si le nombre de ganglions lymphatiques (lymph nodes en anglais) dans lesquels le cancer s’est propagé et à quel endroit, le cas échéant.
• M (Metastases): indique si le cancer s’est propagé ou a produit des métastases dans d’autres organes.

Le tableau sur la page suivante fournit une description des différents stades définis par les coefficients TNM. Le système est compliqué, et des combinaisons de différents coefficients TNM peuvent être groupées dans un même stade. Vous pouvez discuter du stade spécifique de votre cancer avec votre équipe de soins de santé et lui poser toutes vos questions.
Chaque type de cancer a sa propre classification TNM : par exemple, le système de stadification TNM pour le cancer du sein est très différent de celui du cancer du poumon.

Le cancer du poumon à petites cellules peut être défini selon des coefficients TNM ou en tant que « stade limité » ou « stade étendu ». Le cancer du poumon à petites cellules à stade limité est généralement présent dans un seul poumon, et peut également être présent dans les ganglions lymphatiques situés dans la poitrine et près des clavicules. Dans le cancer du poumon à petites cellules à stade étendu, le cancer s’est propagé aux deux poumons, ou à des ganglions lymphatiques et des organes éloignés. 

Le degré de différenciation d’une tumeur est une autre caractéristique du cancer qui contribue à guider votre traitement. Le degré de différenciation décrit dans quelle mesure les cellules cancéreuses semblent différentes des cellules pulmonaires normales. Il donne également aux médecins une idée de la vitesse de la croissance des cellules cancéreuses et de l’agressivité du cancer. Les cellules cancéreuses d’aspect plus normal ont un degré de différenciation inférieur et sont plus faciles à traiter, tandis que les cellules d’un cancer plus agressif ont un degré de différenciation plus élevé.

Différents stades de cancer du poumon et leurs coefficients TNM













1 Avec le carcinome occulte, aucun chiffre n’est attribué au composant T, car seules des cellules cancéreuses isolées ont été détectées, et pas une tumeur.
2 Tis signifie tumeur in situ. In situ, en latin, signifie à son emplacement initial.

Stadification du cancer du poumon au Canada

•  Environ la moitié de tous les cas de cancer du poumon étaient de stade IV (figure 1). Cela représente une moyenne annuelle de 6 823 diagnostics de cancer du poumon métastatique au Canada, sans compter le Québec.
• Le pourcentage des diagnostics de stade IV est plus élevé pour le CPPC (67,4 %) que pour le CPNPC (47,1 %). Près du quart (23,1 %) des CPNPC ont été diagnostiqués au stade I, comparativement à seulement 3,5 % des CPPC (Figure 2 et 3).
• La proportion des cancers du poumon de stade I semblait plus élevée chez les femmes (23,7 %) que chez les hommes (17,8 %), et celle de stade IV semblait plus élevée chez les hommes (52 %) que chez les femmes (47,1 %).
• La distribution en pourcentage des stades de cancer du poumon était relativement semblable dans l’ensemble des provinces et des territoires pour tous les stades du CPNPC 
• Le TINA le plus élevé du CPNPC de stade IV était en Nouvelle-Écosse (38,5 pour 100 000), et le plus faible était en Ontario (25,5 pour 100 000). En ce qui a trait au CPPC de stade IV, le TINA le plus élevé a aussi été constaté en Nouvelle-Écosse (9 habitants par tranche de 100 000), mais le plus faible a été observé en Colombie-Britannique (4,3 habitants par tranche de 100 000).

Figure 1 

​Figure 2 

Figure 3