Mythes et Réalités

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MYTHE : Le cancer ne touche que les fumeurs

REALITE : Le lien entre le tabagisme et le cancer du poumon est bien établi. Même si 72% des cas de cancer du poumon sont imputés au tabagisme, les non-fumeurs sont également touchés par le cancer du poumon1.  En effet, on estime que le cancer du poumon chez les non-fumeurs est l’une des causes principales des décès liés au cancer.2. Les facteurs de risque pour le cancer du poumon ne se limitent pas au tabagisme. Ils comptent, entres autres, la fumée secondaire, le radon, l’amiante, la pollution de l’air extérieur et des antécédents familiaux ou personnels de cancer du poumon.1


MYTHE : Je suis trop jeune pour souffrir du cancer du poumon

REALITE : Même si les chances de développer un cancer du poumon sont plus élevées chez les personnes plus âgées, les plus jeunes peuvent également être atteint de cancer. Le tableau ci-dessous démontre la répartition des cas de cancer du poumon par groupe d’âge au Canada (excluant le Québec) entre 2011 et 2015. *
 

Le tableau ci-dessous démontre la répartition des décès liés au cancer du poumon selon le groupe d’âge au Canada (excluant le Québec) entre 2011 et 2015. *
*Sources : Comité consultatif des statistiques canadiennes sur le cancer, Publications statistiques canadiennes sur le cancer en 2019. Toronto, ON : Société Canadienne du cancer ;2018
Disponible sur le site suivant : cancer.ca/Canadian-Cancer-Statistics-2019-FR 

 

Même s’il est possible pour les jeunes d’être atteint de cancer, les chances de survie sont plus élevées pour ces groupes par rapport aux chances de survie des personnes plus âgées. Selon la Société canadienne du cancer, les chances de survie des personnes ayant entre 15 et 44 ans sont de deux fois plus élevées (35 %) que celles des personnes âgées de 75 à 85 ans (15%) et celles des personnes âgées de 85 à 99 ans (9 %)3.


MYTHE : Je ne vais pas souffrir de cancer du poumon puisque je n’ai jamais fumé.

REALITE : Dans les pays occidentaux, environ 15% des cancers du poumon sont détectés chez les non-fumeurs alors que ce pourcentage s’élève à 30%-40% en Asie12. La fumée secondaire, le radon, les antécédents personnels ou familiaux de cancer et autres maladies pulmonaires ainsi que des polluants dans l’environnement peuvent tous mener au cancer du poumon.

 

MYTHE : D'avantage d’hommes et de femmes meurent du cancer du sein ou de la prostate que du cancer du poumon

REALITE : On estimait en 2020 un nombre plus important de décès attribuables au cancer du poumon (21,000 en 2020) que de décès lies au cancer colorectal, du sein ou de la prostate (19,000 en 2020). Il représente d’ailleurs environ 25% des décès attribuables au cancer en 2020 4.
Pour les hommes ainsi que les femmes, le cancer du poumon est l’une des causes principales des décès liés au cancer. Il est d’ailleurs responsable d’environ 25% des décès dus au cancer chez les hommes, précédant le cancer colorectal (12%) et le cancer de la prostate (10%). Chez les femmes, on estime que le cancer du poumon est responsable de 26% des décès dus au cancer, suivis du cancer du sein (13%) et du cancer colorectal (11%)3.


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*Normalisé selon l’âge de la population-type canadienne de 2011. La normalisation selon l’âge est une méthode statistique qui ne tient pas compte de l’effet de l’âge sur le taux calculé. Elle permet de comparer les taux au fil du temps ou entre les provinces et les territoires.
(Estimates provided by the 2017 Canadian Cancer Statistics)

 
MYTHE : Seuls les hommes plus âgés souffrent de cancer du poumon

REALITE Même si on estimait qu’un cancer du poumon serait diagnostiqué chez 15,000 hommes en 2020, ceci ne suggérait pas que les femmes ne seraient pas touchées par la maladie4. Les prévisions émises en 2020 estimaient que 14,800 femmes seraient diagnostiquées de cancer du poumon et que la maladie en tuerait 10,200.4 En outre, on estime que 1 sur 15 femmes au Canada développeront un cancer du poumon au cours de leur vie et que 1 sur 19 en mourront.
 

MYTHE :  Le cancer du poumon est moins courant qu’on ne le pense.

REALITEOn estimait que 29 800 Canadiens développeraient un cancer du poumon uniquement en 20204. Mis à part le cancer la peau non-mélanome, le cancer du poumon est l’un des types de cancers les plus souvent diagnostiqués au Canada. On attribue 13 % des nouveaux cas de cancer au cancer du poumon ainsi que 25% des décès dus au cancer4.
 
En outre, on estime que 1 sur 15 femmes au Canada développeront un cancer du poumon au cours de leur vie et que 1 sur 19 en mourront. Pour les hommes, ce chiffre est estimé à 1 sur 14 en ce qui concerne le risque de développer la maladie et de 1 sur 16 pour ce qui est de la probabilité de mourir de la maladie4.


MYTHE : J’ai plus de chance de mourir d’un autre cancer que du cancer du poumon.

REALITE : En 2020, on estimait que 21,200 Canadiens mourraient du cancer du poumon, faisant ainsi de la maladie une cause majeure des décès dus au cancer, tous sexes confondus, au Canada (25 %)4. En outre, le taux de survie nette sur une durée de cinq ans s’élevait à 15% pour les hommes et 22% pour les femmes.


MYTHE : La plupart des cas de cancer du poumon sont identifiés très tôt.

REALITE : Le taux de survie sur une durée de cinq ans pour le cancer du poumon est de 19%, un taux très faible par rapport à celui des autres types de cancer5. Ceci s’explique en partie par rapport à des lacunes au niveau des options de dépistage, ce qui fait que plusieurs patients sont diagnostiqués très tard. Ceci rend moins efficace les traitements et affecte considérablement les chances de survie des patients. Selon les Publications Statistiques canadiennes sur le cancer, 70% des patients souffrant de cancer du poumon sont diagnostiqués à un stade avancé (au stade III ou IV). En outre, environ la moitié des cas de cancer du poumon diagnostiqués au Canada ont atteint le niveau IV, indiquant que le cancer s’est propagé dans tout le corps3.
 

MYTHE : Je souffre déjà de cancer du poumon, il n’y a pas lieu d’arrêter de fumer maintenant.

REALITE : Les patients souffrant de cancer du poumon subissent moins de complications après une opération.
  • L’abandon tabagique peut permettre au corps de mieux réagir au traitement pour le cancer
  • L’abandon tabagique après avoir suivi un traitement du cancer est lié à un risque réduit de développer une autre tumeur principale dans le poumon
  • L’abandon tabagique permet d’améliorer le souffle
 
MYTHE : Étant fumeurs, les patients souffrant de cancer du poumon sont responsables de leur situation.

REALITE : Le tabagisme n’est pas l’unique cause des cas de cancer du poumon. Environ 10-15% des patients souffrant de cancer du poumon sont non-fumeurs et ont été touchés par la maladie d’une autre façon6. Même si l’abandon tabagique semble réduire le risque de développer un cancer du poumon, une étude publiée en 2018 et évaluant le risque de développer un cancer chez les anciens fumeurs a établi que 40% des cas de cancer du poumon ont été détectés chez les personnes qui ont abandonné le tabagisme plus de 15 ans avant avoir reçu leur diagnostic7. En outre, le tabagisme est une dépendance qui est difficile à combattre. Des facteurs sociaux, culturels et économiques peuvent pousser un individu à commencer à fumer. En d’autres mots, la décision du fumer n’est pas toujours prise de manière indépendante8.
 
MYTHE : Il n’est pas possible de dépister le cancer du poumon

REALITE : Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs recommande le dépistage chez les individus à risque élevé à l’aide de la tomodensitométrie (TDM) à faible dose. Des études pilotes sont en ce moment en cours au Canada pour évaluer la faisabilité d’implémenter un programme de dépistage de cancer du poumon pour les populations qui présentent un risque élevé afin de détecter la maladie à un stade moins avancé où il réagira mieux au traitement3. Avec 70% des cas de cancer du poumon étant diagnostiqués au stade III ou IV, les programmes de dépistage ont pour idée d’aider à réduire les taux de décès imputés au cancer du poumon en détectant la maladie plus tôt, à un stade où elle est plus susceptible d’être traitée.

 
MYTHE : Le cancer du poumon est comme une peine de mort

REALITE : Même si le cancer du poumon est l’une des causes principales des décès dus au cancer au Canada, le taux de mortalité a connu un progrès depuis les années 1980. Depuis 1991, le taux de mortalité attribuable au cancer du poumon parmi les hommes a considérablement baissé. Entre 1991 et 2007, ce taux a baissé de -2.0% par an3. A partir de 2007, il a continué à baisser par -2.8% par an3. Selon les Publications canadiennes sur le cancer en 2019, le taux de mortalité pour les femmes a également commencé à diminuer depuis 2006 par -0.8% par an. En outre, les avancées dans la recherche, les protocoles de dépistage et les thérapies ciblées rendent le cancer du poumon plus évident à traiter aujourd’hui qu’il l’était il y a quelques années.

MYTHE : Abandonner le tabac ne va pas réduire mes chances de souffrir de cancer du poumon.

REALITE : Depuis le pic atteint par le taux de mortalité attribuable au cancer en 1988, la baisse dans les cas de cancer du poumon chez les hommes reflète le succès du contrôle du tabac. Les Publications canadiennes sur le cancer en 2017 estimaient que plus de 31,000 décès dus au cancer du poumon avaient été évités depuis ce pic10. Ceci indique grandement une réduction dans le tabagisme chez les Canadiens. Selon la Société américaine du cancer, une personne qui abandonne le tabac 10 ans avant le dépistage voit son risque de développer un cancer du poumon réduit de moitié par rapport à une personne qui continue de fumer11.
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(Estimates provided by the 2017 Canadian Cancer Statistics) 
 
Références
 
  1. “Facteurs de risque du cancer du poumon “ www.cancer.ca, Société Canadienne du cancer. https://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/lung/risks/?region=on
  2. Rudin, Charles M., et al. “Lung Cancer in Never Smokers: A Call to Action.” Clinical Cancer Research, American Association for Cancer Research, 15 Sept. 2009,
  3. Comité consultatif des statistiques canadiennes sur le cancer, Publications statistiques canadiennes sur le cancer en 2019. Toronto, ON : Société Canadienne du cancer ;2019.
  4. Statistiques sur le cancer du poumon. www.cancer.ca, Société canadienne du cancer, https://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/lung/statistics/?region=pe
  5. « Statistiques de survie pour le cancer du poumon à petites cellules » www.cancer.ca, Société canadienne du cancer, https://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/lung/prognosis-and-survival/small-cell-lung-cancer-survival-statistics/?region=pe
  6. Samet, Jonathan M et al. “Lung cancer in never smokers: clinical epidemiology and environmental risk factors.” Clinical cancer research : an official journal of the American Association for Cancer Research vol. 15,18 (2009): 5626-45. doi:10.1158/1078-0432.CCR-09-0376
  7. Tindle HA, Stevenson duncan M, Greevy RA, et al. Lifetime Smoking History and Risk of Lung Cancer: Results From the Framingham Heart Study. J Natl Cancer Inst. 2018;110(11):1201-1207. doi:10.1093/jnci/djy041
  8. Mapes, Diane. “7 Lung Cancer Misconceptions.” Fred Hutch, 15 Nov. 2018, www.fredhutch.org/en/news/center-news/2018/11/common-lung-cancer-misconceptions-lcam.html.
  9. Comité consultatif des statistiques canadiennes sur le cancer, Publications statistiques canadiennes sur le cancer en 2018. Toronto, ON: Société Canadienne du cancer;2018.
  10. Comité consultatif des statistiques canadiennes sur le cancer, Publications statistiques canadiennes sur le cancer en 2019. Toronto, ON: Société Canadienne du cancer;2017.
  11. “Benefits of Quitting Smoking Over Time.” American Cancer Society, 2018, www.cancer.org/healthy/stay-away-from-tobacco/benefits-of-quitting-smoking-over-time.html.Chee-Keong Toh, Wan-Teck Lim. “Lung Cancer in Never-Smokers.” Journal of Clinical Pathology, BMJ Publishing Group, 1 Apr. 2007, jcp.bmj.com/content/60/4/337.info.